En 1694, un jour d’élection, il déclara à ses confrères qu’il eût souhaité élire madame Dacier, latiniste et helléniste de renom, considérée comme un miracle d’érudition dans toute l’Europe. L'Académie, fondée en 1635 par le cardinal de Richelieu ne voit entrer une femme dans ses murs qu'en 1980, avec l'écrivaine Marguerite Yourcenar.

Les nièces du digne prélat bravèrent l’interdit et prirent place dans le public. Cette élection rachetait le passé. Mais d’un salon à l’autre on retrouve les mêmes convives : Fontenelle, Montesquieu, Marivaux et surtout l’étoile montante d’Alembert, le scientifique philosophe, jeune prodige élu à l’Académie des sciences à vingt-deux ans. La bataille qui s’engagea autour, non de cette candidature, mais du principe même d’une élection féminine fut l’une des plus mémorables de l’histoire académique, ne le cédant guère à la querelle des Anciens et des Modernes qui avait divisé la Compagnie au xviiJean d’Ormesson s’obstina. Surtout, une autre révolution a marqué le passage à un nouveau millénaire, dont le maître d’œuvre fut cette fois un grand Secrétaire perpétuel, Maurice Druon. Mais lorsqu’elle disparaît, en 1749, une nouvelle période de l’histoire intellectuelle de la France et de l’Académie se dessine et les salons vont accompagner cette mutation.L’usage est déjà bien installé de la succession d’un salon à l’autre. Mais depuis des années cette femme d’esprit a étudié, imité le modèle offert par ses devancières et su tout naturellement séduire leurs habitués.Elle instaura un dîner littéraire prié le mercredi, récupéra les sept sages de madame de Tencin, adopta Montesquieu qui lui amènera savants et étrangers illustres.

Elle était l’auteur de romans non édités mais dont les critiques du temps louaient les qualités et assuraient qu’ils valaient bien Le « bureau d’esprit » de madame de Tencin, comme celui de madame de Lambert, avait avant tout une vocation littéraire, même si les écrivains et philosophes assidus chez elle annoncent déjà l’ère des Lumières.
La présence de femmes à l'Académie française est récente. Marguerite Yourcenar fut élue au premier tour, avec seulement une voix de plus que nécessaire. ( source Wikipédia) D’elle, je n’ai encore rien lu! Cela inclura les femmes (par exemple quand il existe un groupe avec quatre femmes et deux hommes) et aussi les personnes de minorités de genre, comme les personnes qui existent hors de femme/homme (par exemple ce qui sont genderqueer). Sans doute sa fortune lui permet-elle ces générosités exceptionnelles, qui lui confèrent le statut de grande protectrice des académiciens.À partir de 1760 environ, la mécanique du pouvoir commence à jouer en sens contraire. Devenu Secrétaire perpétuel, le même d’Alembert récidiva, proposant à madame de Genlis, auteur d’une œuvre pédagogique considérable qui attaquait violemment les Encyclopédistes, de renoncer à publier son manifeste en échange d’un fauteuil à l’Académie. Ci-dessous vous trouverez Première femme élue à l’Académie Française .

Le vœu de d’Alembert de voir occupé un dixième des fauteuils par des femmes a été réalisé et dépassé. L’Académie allait-elle retourner à sa tradition misogyne ? Son protecteur Jean d'Ormesson l'accueille avec ces mots le 22 janvier 1981 :Elle est à la fois la première normalienne à intégrer la rue d’Ulm, mais aussi la première femme en 1973, professeure au Collège de France. Et des voix d’académiciens vont par moments s’élever pour appeler la Compagnie à s’ouvrir à des femmes d’esprit.
Aucune des femmes qui, de la marquise de Rambouillet à madame de Staël ou madame Helvétius, ont côtoyé et servi l’Académie n’a voulu, ni probablement pensé, la solliciter. Après avoir déjà essuyé un premier échec, elle est la deuxième femme au rang noble de l’Académie française en 1989.